Un livre : Petits suicides entre amis de Arto Paasilinna

Publié le par Bambou



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Le livre et moi : J'ai acheté ce livre il y a deux ou trois semaines en me baladant entre les rayons de Poe et de Sade. Le terme "suicide" a attiré mon regard et j'ai commencé à lire son résumé sans réellement savoir à quoi m'attendre.
Je ne regrette absolument pas mon achat. L'histoire est poignante même si elle ne va pas non plus nous mettre la larme à l'oeil. Il n'y a pas réellement de personnage principale mais tout un groupe de Finlandais suicidaires qui arrivent pages après pages dans l'histoire que nous raconte l'auteur. La solitude les unis pour notre plus grand bonheur.
L'absence de description à rallonge nous centre directement sur les faits. L'auteur préfère nous parler des problèmes des protagonistes ainsi que de leurs motivations et c'est ce qui fait la force de ce texte qui en séduira plus d'un.

Résumé :

«Songez-vous au suicide ? Pas de panique, vous n'êtes pas seul.

Nous sommes plusieurs à partager les mêmes idées, et même un début d'expérience. Écrivez-nous en exposant brièvement votre situation, peut-être pourrons-nous vous aider. Joignez vos nom et adresse, nous vous contacterons. Toutes les informations recueillies seront considérées comme strictement confidentielles et ne seront communiquées à aucun tiers. Pas sérieux s'abstenir. Veuillez adresser vos réponses Poste restante, Bureau central d'Helsinki, nom de code "essayons ensemble".» 

Deux suicidaires se retrouvent fortuitement dans une vieille grange où ils souhaitaient mourir tranquille. Entravés dans leurs funestes projets, ils se mettent en tête de rassembler d'autres désespérés pour monter une association. Commence alors, à bord d'un car de tourisme flambant neuf, un périple loufoque mené à un train d'enfer, des falaises de l'océan arctique jusqu'au cap Saint-Vincent au Portugal pour un saut de l'ange final. Un récit désopilant doublé d'une réflexion mordante sur le suicide.


Extrait : « Imagine, Hermanni ! Si nous étions plus nombreux, nous pourrions engager un thérapeute de groupe, consacrer nos derniers jours à profiter de la vie. Le temps passe toujours plus agréablement en compagnie que dans la solitude. Nous pourrions reprographier des lettres d’adieu et économiser de l’argent en confiant nos dernières volontés à un seul notaire… nous pourrions peut-être même obtenir un prix de gros pour les avis de décès. Nous aurions la possibilité de vivre largement, car il y aurait sûrement dans le groupe quelques personnes fortunées, les riches se tuent de nos jours plus souvent qu’on ne le croit. Et il serait facile d’avoir parmi nous des femmes, je sais qu’il y en a beaucoup, en Finlande, qui nourrissent des idées de suicide, et elles sont loin d’être toutes désagréables à regarder, au contraire, les dépressives ont souvent un charme mélancolique… ».


Le colonel Kemppainen commençait à trouver le projet intéressant. Il comprenait les bénéfices que l’on pouvait tirer, en termes de rationalisation, d’un suicide collectif de masse. On éviterait ainsi tout amateurisme dans l’accomplissement du geste fatal. En y réfléchissant d’un point de vue stratégique, il voyait les avantages amenés par le nombre. Un soldat, même excellent, ne pouvait remporter seul la bataille, mais en rassemblant en rangs serrés des troupes animées par un même idéal, on obtenait des résultats. L’histoire militaire regorgeait d’exemples de l’efficacité d’une association collective.
 

Publié dans Prise de conscience

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W
Salut, je viens de trouver ton blog et c'est bien de voir que je suis pas tout seul. Je suis agoraphobe et névrotique, je reste cloitré chez moi,  je m'occupe comme je peux.Est-ce qu'on pourrait en parler par email?
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B
Je t'ai envoyé un mail à l'instant ;)A bientôt, Bambou
M
lol il a l'air sympa ce livre dis donc! un peu morbide le sujet, mais pris à la légère, ce doit être distrayant! Bisous doux ;)
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G
SympathiqueMais dis moi, si l'auteur a pour nom Paasilinna et que tu trainais entre les rayons de Poe et de Sade, ton livre n'aurait pas dû y figurer. Poivre d'Arvor passe encore, Prévert ou Proust aussi, mais Paasilinna !!!!!Quel libraire laxiste que de laisse ainsi les livres vagabonder à leur grés. On cherche Vistor Hugo et on le retrouve entre Dumas père et Dumas fils. Quel anarchie !(ce commentaire est à prendre au 3ème degrè)J'aime beaucoup ton blog :)
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J
http://1libertaire.free.fr/ApprivoiserSolitude.htmlBonsoir Bambou ! Tu connais ?
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J
Merci pour la fiche ! C'est assez loufoque il me semble , et un brun philosophique ? Bonne nuit, Bambou !
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